Le bonheur est la préoccupation commune à tous les individus dans la vie. Quelles que soient nos aspirations, ces dernières ne représentent que les moyens nous conduisant à l’atteindre. Le philosophe Hume disait d’ailleurs que « la grande fin de toute activité laborieuse de l’homme c’est d’atteindre le bonheur ». La psychologie positive s’est alors construite sur des travaux rigoureux pour mettre en évidence les éléments qui favorisent l’épanouissement des individus. Qu’est-ce que le bonheur ? D’après Martin Seligman, l’un des pionniers de cette discipline, le bonheur authentique reposent sur trois composantes : le sens, le plaisir et l’engagement.

1ère  composante du bonheur  : le plaisir

Plaisir

Les émotions jouent un rôle fondamental dans notre recherche du bonheur. En effet, ce sont elles qui provoquent les motivations nous poussant à l’action. D’ailleurs le plaisir repose sur les émotions positives.

Place des émotions : cas d’exemple

Suite à une opération au cerveau, Elliot se comporte de façon très étrange. Il n’arrive plus à gérer son emploi du temps, enchaine les divorces et se lance dans des opérations financières qui finissent par le ruiner. Alors qu’il était autrefois un juriste rationnel. Intrigué, le neurologue Antonio Damasio  s’est alors penché sur le cas de ce patient. L’intervention cérébrale l’ayant rendu apathique (dépourvu d’émotions), le docteur émet l’hypothèse que les émotions sont indispensables pour prendre de bonnes décisions et que la raison et les connaissances ne suffisent plus.

Émotions positives, une nécessité au bonheur

emotions-positives

Le plaisir n’est pas un état permanent d’extase et relève de petits efforts. Il s’agit des actions qui procurent de la satisfaction telle que le plaisir de déguster une glace au chocolat ou parcourir les ruelles d’un village en rollers. Toutefois, pour vivre heureux, nous ne pouvons nous contenter d’éprouver des sentiments. Il faut également être en mesure de ressentir des émotions positives, car elles génèrent du plaisir. C’est ce que Seligman nomme la « vie plaisante ». En effet, la présence seule de souffrance affective exclut complètement une existence heureuse.

Pensez-vous qu’une personne qui se prélasse tous les jours à la plage se sent véritablement heureuse  ? Bien sûr que non. Les émotions positives sont certes nécessaires au bonheur, cependant elles ne suffisent pas à le définir dans sa globalité.

2ème composante  du bonheur : l’engagement

Selon les psychologues M. Csikszentmihalyi et M. Seligman, le niveau de bien-être d’un individu augmente redoutablement lorsque celui-ci s’engage librement dans

  • sa vie de couple ;
  • des associations ;
  • ou toute activité qui l’anime.

C’est ce qu’ils nomment l’expérience optimale ou la « vie engagée ».

L’engagement est caractérisé par un état de « flow » ou de flux en français. C’est-à-dire une situation dans laquelle l’individu est entièrement absorbé par une activité qui lui plaît. Son implication et sa concentration s’avèrent si élevées qu’il peut perdre la notion du temps ou oublier de s’alimenter.

Généralement, la pensée et les émotions disparaissent dans ce contexte. Pour distinguer le plaisir de l’engagement, nous pouvons observer que le premier est ressenti dans l’instant présent, alors que l’expérience optimale est rétrospective : « C’était vraiment un moment très agréable ».

3ème composante  : le sens de la vie  

Nous fonctionnons selon un mécanisme qui exige de nous plus que la sensation de plaisir. Nous avons besoin de savoir que la source de cette satisfaction existe, qu’elle a un sens et que nos actes se répercutent dans la réalité. C’est ce que Seligman appelle « la vie pleine de sens ».

Cas d’exemple dans un ouvrage

Dans son livre Anarchie, État et Utopie, le philosophe Robert Nozick demande aux lecteurs d’imaginer une machine qui leur procurerait une sensation d’être aimé par l’être qui leur est cher. N’ayant pas conscience qu’ils sont branchés sur l’appareil, ils auraient l’impression de réellement vivre aux côtés de leur bien-aimé. Enfin, il leur demande s’ils resteraient connectés jusqu’à la fin de leur vie dans le cas où ils auraient le choix. En d’autres termes est-ce qu’ils seraient heureux de vivre dans le plaisir mensonger. La plupart d’entre nous choisiraient la réalité malgré les heurts de la vie.

Cas d’exemple dans un film

Nous retrouvons un peu la même histoire dans le film Vanilla Sky de Cameron Crowe. David (Tom Cruise), ne s’en souvient plus, mais après un accident qui lui avait déformé le visage, il avait signé un contrat avec un institut de cryogénisation pour se faire congeler. Tous ses mauvais souvenirs ont été effacés, jusqu’au jour où son subconscient prend le dessus. L’assistance technique intervient en demandant à son client de faire un choix  : continuer à vivre un rêve éveillé ou retourner à sa triste réalité  ? Je vous laisse imaginer la décision de David.  

Objectifs spécifiques à soi

Flèches

D’après Tal Ben-Shahar, professeur en psychologie positive, pour vivre une existence signifiante nous avons besoin de nous fixer des objectifs. Mais pas n’importe lesquels. Nous devons créer des buts qui ont une réelle importance personnelle, et non pas ceux qui sont dictés par notre société. C’est uniquement lorsque nous aurons défini les cibles, en accord avec nos valeurs et nos désirs que nous verrons notre raison d’être. Il ajoute une citation de l’écrivain George Bernard Shaw  : « C’est cela la joie véritable, dans la vie  : être au service du desseim que l’on considère soi-même comme supérieur ».

VOIR AUSSI : Comment trouver le sens de la vie ?

Le bonheur ne présuppose donc pas de vivre en permanence dans l’extase. Cela serait d’ailleurs impossible, puisque la vie est mouvementée. Cependant, une personne peut connaître des phases de tristesse et d’échecs tout en reconnaissant être globalement heureuse dans la vie. Être heureux, c’est donc être convaincu que malgré les épreuves et les chagrins sur notre parcours de vie, nous éprouvons la joie d’être en vie.

La définition du bonheur vous paraît-elle plus claire ? Indiquez-le-moi en commentaires 😉

Sources :
Martin E. P. Seligman – S’épanouir – Édition POCKET – mai 2016 – 512 pages
Tal Ben-Shahar – L’apprentissage du bonheur – Édition POCKET – nov. 2019 – 250 pages
Sciences Humaines – Damasio Antonio – Hors-série (ancienne formule) N° 38 – Septembre/Octobre/Novembre 2002


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